Les Roms

Famille Rom à Rezé (Loire-Atlantique) - © Ouest-France

Au niveau mondial, les « tsiganes » constituent l’une des populations ou ethnies aux modes de vie et aux coutumes très divers, méconnus et incompris. Cette diversité rend difficile toute tentative de dénomination ou de catégorisation. D’un point de vue formel, ils ne peuvent pas toujours être classés comme des « nomades », ni comme des « migrants » ou des « étrangers », bien que dans les pays où ils se trouvent les non-tsiganes les considèrent le plus souvent ainsi. Ancrés dans une identité communautaire solide, ils ne ressentent pas le besoin de l’objectiver ou de la codifier. Cerner et comprendre leur fonctionnement s’avérant difficile pour les non-tsiganes, cela les expose à la curiosité et à la méfiance.

Tout en renvoyant à la fiche [#603], afin de mieux connaître les spécificités de ces populations, il est opportun de rappeler quelques repères historiques. Pour les nommer, nous utiliserons le terme « tsiganes », mais nous reviendrons plus loin sur les questions terminologiques.

Un peuple arrivé en Occident pacifiquement

La reconstitution historique des origines des tsiganes est ponctuée de « sans doute ». N’ayant pas laissé de traces écrites, les sources les concernant sont toutes le fait de non-tsiganes. Les chercheurs et les intéressés s’accordent pour situer leur berceau dans l’Inde du Nord-Ouest (Rajasthan, Punjab, Népal occidental, etc.) : non seulement des tribus tsiganes vivent encore dans cette aire géographique, mais la base linguistique des dialectes de ces peuples et certains témoignages renvoient à une origine indienne.

La migration vers l’Ouest de clans familiaux plutôt nombreux, mais pas suffisamment unis et formés à la guerre pour constituer une armée d’envahisseurs, remonte vraisemblablement au début du deuxième millénaire (XIIe ou XIIIe siècle, peut-être plus tard), sous la pression d’un bouleversement indéterminé ou à la recherche de lieux plus accueillants.

Ils arrivent en Europe au cours du XIVe siècle, sans doute même un peu avant. Comme leur langue en témoigne, leur trajet migratoire s’est effectué à travers la Perse, l’Arménie et la Syrie pour faire d’abord une halte dans le riche empire byzantin : Asie mineure, Grèce, îles de la Méditerranée orientale (Crète, Chypre, Corfou), Valachie, Slavonie, Serbie, où ils exerçaient les métiers de forgerons, de chaudronniers, d’artisans pour l’armée, d’ouvriers agricoles, d’artistes pour les fêtes foraines, de commerçants ambulants, de magiciens, etc. Parfois, surtout en Slavonie, ils sont réduits en esclavage. Les déplacements des tsiganes s’effectuent de manière disparate selon les opportunités ou les difficultés rencontrées. En Grèce, d’aucuns les confondent avec les membres de la secte des Athinganoï, les « intouchables » qui, dans des régions de l’Anatolie, selon le chroniqueur Théophane Continué, mélangent des éléments du culte juif avec des rites païens faits de magie et de divination.

Bien avant la chute de Byzance, au cours du XVe siècle plusieurs textes citent le passage et le séjour de tsiganes en Europe centrale et orientale (Roumanie, Hongrie, Bohême, Pologne), ainsi qu’en Allemagne, en France, en Italie, dans la Péninsule ibérique et aux Pays-Bas. Ils se présentent parfois comme des « pèlerins » en voyage vers Rome, tandis qu’ailleurs ils entrent en contact avec les autorités locales par le biais d’un « baron », d’un « duc » ou d’un chef à la tête de la caravane. Le témoignage du moine franciscain Jérôme de Forlì (en Émilie-Romagne, Italie) dans son Chronicon Foroliviense ab anno 1397 usque ad annum 1433, daté de 1422, est significatif de la façon dont sont perçus à l’époque ces nouveaux arrivants : « vinrent des gens envoyés par lempereur, désireux de recevoir notre foi ; ils arrivèrent à Forlì le 7 août. Et, comme jentendis dire, quelques-uns disaient venir de lInde. Ils sarrêtèrent ici deux jours, ne se montrant pas très mesurés, mais semblables à des animaux sauvages et furieux. Ils étaient environ deux cents et allaient à Rome chez le pape ». La même année, quelques jours plus tôt, certains d’entre eux avaient été accueillis à Bologne, où l’auteur anonyme de la chronique locale avait écrit : « Le 18 juillet 1422 arriva à Bologne un duc dÉgypte qui sappelait André. Il vint avec des femmes, des enfants et des hommes de son pays et ils étaient environ cent personnes. Ayant renié la foi chrétienne, le duc avait été pris par le roi de Hongrie et expatrié de ses terres. Par la suite, il dit au roi vouloir revenir à la foi chrétienne et se baptisa avec beaucoup dautres de son peuple, environ 4 000 personnes. Ceux qui ne voulurent pas se faire baptiser furent tués. Après que le roi de Hongrie les eut capturés et rebaptisés, il leur ordonna daller par le monde pendant sept ans et de sadresser au pape à Rome. Ensuite, ils auraient pu revenir ». Ces deux témoignages, choisis parmi une multitude d’autres, mentionnent l’origine indienne supposée, ainsi que l’origine « égyptienne » dont certains groupes se prévalent, résultat sans doute d’une équivoque linguistique ou bien du séjour de ces populations en Égypte sous l’Empire ottoman.

Dans l’Europe du Nord, les tsiganes sont signalés dès le début du XVIe siècle, d’abord dans les îles britanniques et ensuite en Scandinavie. Dans le Vieux continent ils ne sont pas les seuls nomades. Il existe en effet un caléidoscope de groupes autres que les tsiganes, itinérants ou vivant à l’écart du reste de la population, tels que les Tinker ou Tynker en Irlande, les Yéniches dans l’empire germanique et en France, les Tattares ou Taters en Suède, en Finlande et en Norvège, les Natmandsfolk (« gens de la nuit ») au Danemark, les Voyageurs en Suisse, les Quinquis ou Mercheros (noms dérivés de « quincaillerie ») en Espagne, les Camminanti (« marcheurs ») en Italie, etc. Ces populations nomades partagent avec les gens venus d’Inde des modes de vie semblables, mais elles appartiennent à une ethnie différente.

Là où ils s’installent, les tsiganes sont parfois pris sous la protection des seigneurs locaux et ils obtiennent le droit de porter le nom de leurs protecteurs (Mendoza, Montalvo, Cortés en Espagne, Boswell, Stanley en Angleterre, Berlingeri en Calabre, etc.). Leur sort est très hétérogène : ils peuvent interagir positivement avec leurs voisins, grâce à des échanges économiques avantageux (production d’armures et de poudre à canon, aides agricoles, commerces), être déportés dans les colonies (jusqu’en Angola ou en Australie), ou bien encore être réduits en esclavage, notamment en Roumanie, en Hongrie et en Bulgarie.

Si au cours des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, les guerres en Europe de l’Est incitent quelques tsiganes à migrer vers l’Ouest, plus tard, au XIXe siècle, un flux migratoire important survient lors de l’abolition de l’esclavage dans les principautés roumaines le 20 février 1856. Si certains se dirigent vers la Bulgarie, d’autres arrivent en Italie et en France, en passant par la Hongrie et les Balkans occidentaux.

Au XXe siècle, les tsiganes, comme les juifs et d’autres catégories de personnes, deviennent la cible de l’extermination nazie et, après le deuxième conflit mondial, se trouvent séparés par le rideau de fer. Les régimes communistes essaient d’imposer la sédentarisation forcée des tsiganes, les pays occidentaux tentant quant à eux de les « intégrer ».

Dans les années 1970 et 1980 certains tsiganes de Yougoslavie arrivent en Allemagne et dans d’autres pays européens en tant que réfugiés.

Enfin, après la chute du mur de Berlin, une importante vague migratoire de l’Est vers l’Ouest voit le jour. De Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Tchécoslovaquie, Serbie, Macédoine, Kosovo, Bosnie et Monténégro, des milliers de tsiganes rejoignent les pays de l’Europe de l’Ouest, formant ainsi une nouvelle strate de cette ethnie dans les pays concernés et attirant l’attention de leurs gouvernements.

Au vu des éléments énoncés, les tsiganes peuvent relever de plusieurs cas de figure ou statuts juridiques : il peut s’agir de nationaux, d’immigrés, de réfugiés, de demandeurs d’asile, de saisonniers, de nomades ou de sédentaires.

Dénominations problématiques

Les termes les plus employés pour dénommer les populations dont il est question sont multiples et trouvent leurs origines des éléments suivants :

  • du grec athinganoï : tsiganes (dans d’autres langues : zingari en italien, zigeuner en allemand, czigány en hongrois, etc.) ;
  • de la prétendue origine égyptienne : gitans (dans d’autres langues : gypsies en anglais, gitanos en espagnol, etc.) ;
  • des prétendues origines d’Europe de l’Est : bohémiens (pour les Français), hongrois (pour les Espagnols) ou roumains (« lovara » en slave) ;
  • de la pratique du nomadisme : vagabonds, voyageurs, gens du voyage (souvent amalgamés avec d’autres populations nomades non-tsiganes) ;
  • des métiers exercés : forains ou bien chaudronniers (kalderas en roumain), fossoyeurs (kokkalaros en grec), voituriers (Arabadjìs en turc), etc.
  • des noms utilisés par les tsiganes eux-mêmes : Roms (= homme appartenant au groupe), Manouches (autre termes désignant l’« homme »), Sinti/Sinté (de « Sindh », la vallée de l’Indus pour les Iraniens), Kalés (les tsiganes présents surtout en Espagne), etc.

Si les termes « tsigane » et « voyageur » font partie du « politiquement correct » des locuteurs externes à l’ethnie, depuis le premier congrès mondial des tsiganes (Londres, 8-12 avril 1971QK) une grande majorité des intéressés accepte le terme « Roms ». Cependant, les Sinti ou Sinté (dont les Manouches), les Kalés et d’autres sous-groupes ne se reconnaissent souvent pas dans cette appellation. Entre eux, les tsiganes préfèrent en général se référer aux noms des clans familiaux (endajas), très liés aux régions géographiques d’installation traditionnelle.

Un peuple kaléidoscopique et insaisissable

Malgré une volonté de garder à tout prix leur identité et leurs modes de vie, les familles tsiganes se sont souvent mélangées au cours des siècles avec d’autres ethnies rencontrées sur leur chemin. Il en découle une stratification complexe de groupes et sous-groupes aux dénominations multiples consécutives aux différentes expressions linguistiques qu’ils se sont attribuées ou qu’ils se sont vus attribuer au fil du temps.

Diversité culturelle, pluralité des statuts juridiques, hermétisme vis-à-vis des étrangers, déplacements parfois fréquents, etc. rendent difficile tout recensement de ces populations qui ont, par ailleurs, en général, une croissance démographique élevée (certains parlent de 30 voire 35 pour mille). En outre, la plupart du temps, les sédentarisés ne sont pas comptabilisés en tant que « tsiganes » par les agents du recensement (qui se limitent dans certains pays au seul comptage des caravanes). Ces considérations rendent vaines les prétentions de certains hommes politiques, plutôt hostiles à ces populations, qui croient pouvoir parvenir à les recenser de manière exhaustive et fiable.

Dans ces conditions, même les données citées par les instituts et les sources les plus compétents sont donc toujours le résultat d’estimations qui varient dans une fourchette très large. Ainsi, au niveau mondial, les tsiganes seraient au nombre d’au moins 15 à 20 millions, mais ce chiffre devrait être revu nettement à la hausse. En Europe, les approximations avancées vont de 10 à 14 millions. Dans le Vieux continent, les contingents les plus importants se trouveraient, par ordre de grandeur, en Roumanie, en Bulgarie, en Espagne, en Hongrie, dans l’ancienne Tchécoslovaquie, en Russie, en Serbie, en Turquie, en France (sans doute 400 000, bien que les chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur soient bien inférieurs : 20 000 environ) et en Macédoine.

Dans les nombreuses tentatives pour énumérer et catégoriser les clans, les spécialistes invoquent surtout le critère linguistique. La langue romaní, base commune de la grande majorité des dialectes utilisés par les Roms (mais pas seulement), comporte beaucoup de variantes locales et est déclinée en plusieurs alphabets. Cela se traduit par des orthographes très différentes, comme en témoigne parfois l’usage d’un double « r » tant pour transcrire le terme « Rom » (Rrom) que « romaní » (rromaní). Certains chercheurs (comme Jean-Pierre Liégeois et Marcel Courthiade) évoquent deux « super-dialectes », l’un, plus ancien, avec la première personne du singulier du passé simple en « _om/-um » et l’autre, plus récent, caractérisé en revanche par la terminaison équivalente en « _em ». Le premier concernerait les Roms d’Europe centrale et orientale (strate I, du nord des Balkans à la Finlande) et les ethnies apparentées, à savoir les Sinté/Manouches et les Kalés qui parlent un pararomaní, mélange de romaní et de langues locales (strate III, de l’Allemagne à l’Europe occidentale et méridionale). Le second, en revanche, serait parlé par les populations tsiganes du sud des Balkans et de la Turquie (strate II, de la Roumanie à la Macédoine et au Proche-Orient).

Une communauté « organique »

Les tsiganes se conçoivent comme un groupe identitaire ou familial bien défini par rapport au reste de la population, sur une échelle de proximité allant de la communauté clanique aux non-tsiganes (appelés « gadjés »), en passant par les groupes « historico-géographiques » d’appartenance (liés à une installation géographique traditionnelle : Roumains, Hongrois, Piémontais, etc.), par les sous-groupes ethniques (Kalderas, Lovara, etc.) et, enfin, par les autres tsiganes roms ou non roms. Plus le niveau de proximité est faible et plus la méfiance du clan grandit vis-à-vis des autres populations.

La communauté, le clan, prime l’individu et lui assure solidarité, soutien et protection. L’autorité, formellement détenue par des hommes respectables ainsi que par un ou plusieurs représentants censés servir d’intermédiaires avec les sociétés locales, est en réalité exercée de manière informelle par le contrôle social et culturel du groupe, la pire sanction qu’un membre puisse subir étant l’expulsion de la communauté. L’individu n’est jamais seul, il est assisté par son groupe même lorsqu’il est hospitalisé, emprisonné, orphelin ou handicapé. Tout ce qui n’est pas tsigane est en général considéré comme « impur », source potentielle de désagrègement du lien communautaire.

Les relations entre les sexes sont bien codifiées et les mariages, s’ils ne sont pas toujours le fruit d’alliances endogamiques entre familles proches, se doivent toutefois d’être validés par le groupe, qui vise sa préservation. Chaque membre du clan doit toujours se conformer aux exigences de ce dernier, le travail, l’école ou tout autre engagement venant après.

Dans la même logique, les tsiganes prônent ainsi une éducation basée sur la « débrouillardise » des enfants, afin qu’ils soient capables de réagir aux changements, de ne pas trop peser sur les parents, de reprendre potentiellement la route, si le groupe décidait de chercher ailleurs un environnement plus favorable à son développement. Bien que le plus souvent sédentaires ou « sédentarisés » (forcés à l’être), pour les tsiganes « voyager est un état d’esprit » (J.-P. Liégeois) plutôt qu’une réalité factuelle, ce qui explique que les conflits générationnels soient moins marqués qu’ailleurs (chacun se voit au service du groupe) et que l’école en tant qu’institution contraignante (en raison des horaires et de l’obligation de fréquentation) soit considérée comme perturbatrice de l’éducation interne.

Comme dans beaucoup de sociétés, le code de l’honneur occupe une place prépondérante chez les Roms et les autres ethnies apparentées. Les succès et les échecs individuels sont perçus et ressentis collectivement.

Sur le plan religieux, les tsiganes ont souvent adopté les croyances des pays où ils ont longtemps résidé. Néanmoins, parmi eux, les adeptes des pentecôtismes chrétiens sont de plus en plus nombreux.

L’activité économique de ces populations consiste en règle générale dans le commerce avec les non-tsiganes et la « prestation de services » à ces derniers, parfois via la production d’objets. Certains travaillent également comme salariés ou possèdent des petites entreprises.

S’agissant d’une myriade de groupes aux parcours historiques, culturels et économiques très différents, toute généralisation est source de malentendus. Contrairement aux idées reçues, les communautés tsiganes comptent parmi leurs membres des familles fortunées, des individus brillants dans la recherche, les arts, les sciences, etc.

Des attitudes et des politiques inadaptées à l’égard des tsiganes

Accusés de sorcellerie, de brigandage, de vol, de rapt ou de contagion, les tsiganes ont vu leur cohabitation avec leur voisinage historiquement ponctuée d’épisodes d’agression, d’expulsion ou de rejet de la part des habitants et des gouvernements des pays où ils ont séjourné. Beaucoup de documents font état de politiques et d’actions hostiles aux tsiganes, et ce jusqu’à nos jours.

Les crises économiques frappant davantage les couches les plus faibles de la société, couplées aux obstacles à leur libre circulation, moyen traditionnel pour les tsiganes de surmonter les conjonctures difficiles, mettent ces groupes à rude épreuve. C’est surtout dans de tels contextes, que, faute de ressources, une minorité a recours à la mendicité et aux vols.

Les pouvoirs publics et les administrations, très souvent désemparés et sans formation face à des populations aussi diverses, abordent le « dossier tsiganes » en termes sociaux (emploi, hygiène, logement, fiscalité, éducation civique, etc.) plutôt qu’en termes culturels. Trois problématiques sont typiquement associées aux Roms les plus pauvres : l’assimilation, les espaces d’accueil et la scolarisation.

S’agissant de la première question, toutes les tentatives d’assimilation, d’intégration ou d’inclusion des tsiganes se sont soldées par des échecs, toutes impliquant la dissolution de la communauté tsigane en tant que telle ou un changement radical de ses modes de vie spécifiques. Il paraît en effet impossible de rapprocher les tsiganes des non-tsiganes et d’établir un dialogue de confiance réciproque sans l’apport des deux parties sur un pied d’égalité, avec une valorisation et une connaissance préalable mutuelles. Les Roms, les Sintés, les Kalés et les populations apparentées doivent être reconnus comme une minorité à part entière, comme la résolution européenne 89/C 153/3 du 22 mai 1989 l’affirme : « leur culture et leur langue font partie, depuis plus d’un demi-millénaire, du patrimoine linguistique et culturel de la Communauté ».

Quant aux espaces d’accueil des caravanes, la législation en vigueur (cf. la loi du 5 juillet 2000) instaure l’obligation pour les communes de plus de 500 habitants de réaliser des aires d’accueil pour les gens du voyage. Dans la pratique, cela se traduit par la concentration d’un grand nombre de familles sur un même terrain situé dans des zones défavorisées. Dans ce domaine aussi, l’action politique devrait aller dans le sens opposé : mettre en place une coordination régionale/intercommunale et multiplier les espaces de petite taille et de meilleure qualité afin d’améliorer l’interaction entre les populations et permettre le développement économique des tsiganes. Avec plus de souplesse et de concertation, beaucoup de problèmes logistiques pourraient être résolus.

Enfin, la volonté de scolariser les enfants des tsiganes entend répondre au problème réel d’un illettrisme très répandu. Or, l’école en tant qu’institution n’est vue par les tsiganes que comme une mesure coercitive, une source d’humiliations et un effort peu utile en vue de leur avenir économique. Il est clair qu’à cet égard l’implication des clans et des familles dans l’organisation d’un enseignement adapté (inclusion de la culture tsigane, développement des compétences prisées par la communauté, etc.) est nécessaire.

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