Les organismes internationaux
Organisations onusiennes
Depuis 2006, plus de 22 agences des Nations unies composent le « Groupe mondial sur les migrations » (Global Migration Group – GMG ; cf. la fiche [#83]), qui succède au Groupe de Genève sur les migrations (2003-2006), censé « promouvoir l’application la plus large de tous les principaux instruments et avancements internationaux et régionaux en matière de migration et encourager l’adoption d’approches plus cohérentes, globales et mieux coordonnées de la question des migrations internationales ». Ce travail inter-agences correspond à une orientation voulue par l’ONU afin que les migrations soient abordées selon une perspective globale.
Parmi les 22 membres du GMG, certains sont plus pertinents pour aborder cette thématique, qui est au cœur de leurs activités. Il s’agit notamment : de l’Office international du Travail, fondé en 1919, dans le but de favoriser la paix mondiale pour une plus grande justice sociale ; de l’Organisation internationale pour les Migrations, créée en 1951, qui dispose d’antennes dans toutes les régions du monde pour réaliser des projets de développement économique en lien avec les migrations ; du Haut commissariat pour les réfugiés, institué en 1950, dont la mission est de fournir une protection aux réfugiés et d’aider les États pour organiser leur accueil ; de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, créée en 1946, qui s’intéresse à toutes les implications éducatives et culturelles qu’entraîne la migration ; de la Banque mondiale, fondée en 1944, qui s’attache à l’impact de la migration et des transferts de fonds des migrants sur les pays en voie de développement.
En plus de proposer des clés de lecture du phénomène migratoire et des orientations politiques et opérationnelles afin que la migration se déroule de manière « sûre, ordonnée et régulière », tous ces organismes entendent surveiller la mobilité humaine en actualisant régulièrement les chiffres la concernant.
Bien que les documents et les rapports produits par ces agences montrent parfois des visions divergentes, elles partagent le même avis sur les phénomènes et les réalités à combattre pour que la migration puisse se dérouler de façon « pacifique » et « utile » : le trafic d’êtres humains, les passeurs, les tortionnaires, la pauvreté, la désinformation qui a pour but d’inciter les individus à migrer. Les politiques migratoires des États sont très rarement mises en cause, les agences s’attaquant plutôt aux partis populistes qui attisent le feu de la xénophobie. Néanmoins, bien qu’ayant une marge de manœuvre politique et opérationnelle limitée, elles ont le mérite d’aider chaque année un grand nombre de migrants forcés, de soutenir des projets de développement que les États seraient difficilement prêts à supporter, et de fournir des données sur de multiples aspects des migrations internationales.
Organisations internationales hors ONU
Au-delà des agences onusiennes, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) constitue l’un des repères institutionnels majeurs en matière de migrations internationales, bien qu’elle ne s’occupe pas uniquement de ce sujet, mais plutôt de l’ensemble des aspects ayant des répercussions sur les économies de ses pays membres. « Instituée en 1948 pour administrer le plan Marshall financé par les États-Unis afin de reconstruire un continent dévasté par la guerre », l’OCDE fédère aujourd’hui 35 pays, possède un statut d’observateur à l’assemblée générale de l’ONU et apporte en quelque sorte le point de vue des pays d’accueil sur l’immigration. Chaque année, elle produit des rapports thématiques en rassemblant les synthèses qui lui parviennent de ses pays membres. L’OCDE est également à l’origine du Programme d’évaluation internationale des étudiants (PISA), qui, en plus d’évaluer la situation scolaire dans ses pays membres, permet de dresser une image des performances scolaires des enfants d’immigrés dans le monde.
Très proche de l’ONU, le Forum mondial sur la migration et le développement, initié en 2007, s’inscrit parmi les initiatives intergouvernementales informelles permettant d’entamer des discussions et des dialogues entre les États dans un cadre normatif non contraignant. Le Forum organise chaque année des rencontres internationales avec les représentants de la plupart des pays membres des Nations unies.