Un peuple en migration - © Migral

Les diasporas

Le concept de “diaspora” trouve son origine dans la Bible et la culture hébraïque. Ce mot grec correspond à la traduction des termes hébreux galut ou golah, qui signifient un état d’exil suite à une déportation forcée. Après avoir connu l’exode, le peuple hébreux devenu peuple juif après l’extinction des principales tribus d’Israël, à l’exception de celle de Judas fait l’expérience de la déportation à Babylone (588 avant J.-C.), que la Bible interprète comme un châtiment divin suite aux infidélités des Israélites. Bien que cet événement ne dure qu’un demi-siècle et que Cyr, roi des Perses, permette aux déportés de retourner en Palestine, seuls quelques uns reviennent en Judée, les Juifs étant déjà dispersés dans les principales régions du Proche-Orient.

La diaspora juive est donc paradigmatique des phénomènes semblables, qu’à tort ou à raison, on a attribué aux « dispersions » ou « disséminations » d’autres peuples migrants. Au sens strict, les véritables diasporas sont très peu nombreuses, ce vocable ne s’appliquant presque qu’au cas juif. En essayant d’en lister les caractéristiques, nous pourrions définir une diaspora comme étant la dispersion ou l’éclatement d’un peuple :

  1. dans une multitude de directions et de pays d’accueil ;
  2. suite à un événement majeur qui l’a exilé de sa patrie ;
  3. sous la forme d’un exode massif
  4. perçu ou interprété comme une punition ;
  5. pendant une durée indéfinie mais avec une perspective de retour considérée comme sûre ;
  6. qui maintient le plus possible ses traditions essentielles, continuant à se considérer à la fois comme membre du pays d’accueil et membre d’une communauté transnationale historique et religieuse.

Dans cette optique, hormis la diaspora juive, il n’existe que des « quasi-diasporas », qui ne correspondent que partiellement aux caractéristiques énoncées.

Au cours de l’histoire, la plupart des populations exilées se sont mélangées avec les habitants des pays d’accueil, certaines adoptant un comportement plus conservateur à l’égard de leur culture et ethnie, se protégeant des métissages et ressentant une appartenance transnationale à une communauté de groupes de même origine (réelle ou supposée).

Pour ne citer que quelques exemples, nous faisons référence aux diasporas des Palestiniens (suite à la colonisation israélienne), des Arméniens (génocide durant la Première Guerre mondiale) et des Gitans (la cause de leur exil perpétuel demeure très incertaine).

Dans cette partie du Migral, nous allons examiner plus en détail les diasporas juive et gitane en raison de leur importance actuelle, sans nier l’existence d’autres diasporas présentes ou passées.

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