Statistiques sur les femmes migrantes

Les femmes migrent autant que les hommes - © Migral

Chiffres absolus

Les dernières données complètes de l’ONU sur la migration internationale, qui datent de 2013, malgré des réserves quant à leur fiabilité (Cf. la fiche [#38]), fournissent une vue d’ensemble intéressante sur les pays de provenance et de destination des femmes migrantes dans le monde.

Parmi les 232 millions de migrants internationaux (stock), les femmes comptaient pour 111 millions, soit 48% du total. En chiffres absolus les principaux pays de provenance des femmes sont identiques à ceux des émigrés tous sexes confondus. C’est ainsi que dans le monde, les migrantes les plus nombreuses sont les Mexicaines (5,5%), suivies par les Russes (5,4%), les Indiennes (4,7%), les Chinoises (4,5%), les Ukrainiennes (2,8%), les Philippines (2,4%), les Bangladaises (2,3%), les Anglaises (2,3%), les Afghanes (1,9%), les Allemandes (1,9%), les Kazakhs (1,8%) et les Polonaises (1,8%). Les principaux pays de destination sont, en revanche, les États-Unis (21%), la Russie (5,1%), l’Allemagne (4,6%), le Royaume-Uni (3,6%), la France (3,4%), le Canada (3,4%), l’Espagne (2,9%), l’Australie (2,9%), l’Italie (2,8%), l’Ukraine (2,5%), l’Arabie Saoudite (2,4%) et l’Inde (2,3%).

Migration « genrée »

Toutefois, les chiffres absolus ne nous donnent pas d’informations sur la répartition géographique des flux de femmes migrantes, pas plus que sur une surreprésentation éventuelle des migrations féminines dans certains cas particuliers. Si nous avons vu précédemment que les migrantes les plus nombreuses dans le monde sont les Mexicaines, cependant les flux migratoires depuis le Mexique ne se caractérisent pas par une surreprésentation des femmes : 97,7% des migrantes mexicaines se trouvent aux USA, et leur nombre y est légèrement inférieur à celui de leurs concitoyens masculins. Par conséquent, il est plus intéressant d’examiner les écarts absolus entre la migration masculine et la migration féminine, ce qui nous permet de voir où la migration est la plus « genrée ». De ce point de vue, il apparaît que dans certains pays les femmes sont majoritairement plus nombreuses que les hommes à partir (le plus souvent entamant seules leur voyage), c’est le cas en Russie (1,2 million de plus que les hommes), en Chine (690 000), en Ukraine (601 000), en Colombie (385 000), en Pologne (383 000), en Corée du Sud (326 000), au Kazakhstan (292 000), en Allemagne (290 000), en Roumanie (258 000) et en Biélorussie (231 000). Comme on peut le voir, il s’agit souvent de nations de l’ancien bloc communiste. En revanche, les hommes originaires d’Asie du Sud (Pakistan, Inde, Bangladesh, Birmanie et Afghanistan), d’Afrique du Nord (Égypte et Maroc notamment), du Yémen et du Soudan et travaillant à l’étranger sont beaucoup plus nombreux que les femmes.

Les quinze pays qui, par ordre croissant, accueillent plus de femmes que d’hommes migrants sont : les États-Unis, Hong-Kong, l’Italie, l’Allemagne, l’Ukraine, le Népal, le Canada, Singapour, le Japon, le Royaume-Uni, la France, le Venezuela, Israël et l’Argentine. Dans la plupart de ces pays, la demande en domestiques et en infirmières est particulièrement forte. En revanche, les États qui ont le plus besoin d’hommes sont surtout ceux du Moyen-Orient (Péninsule arabique et Iran).

Particularités

Si la plupart du temps il est facile de deviner les destinations des migrations féminines par nationalité (pays voisins, ainsi que pays anciennement liés sur le plan politique ou par des accords de main-d’œuvre), certaines données sont moins évidentes, comme la présence remarquable de Vietnamiennes en République tchèque, de Roumaines et de Philippines en Italie et en Espagne, de Russes en Allemagne, de Japonaises à Brunei, de Marocaines en Israël ou de Chinoises à l’île Maurice.

Pays d’immigration en Europe

Les pays de l’Europe septentrionale, occidentale et méridionale qui, au sein du Vieux Continent, enregistrent les taux d’immigration les plus importants, accueillent près de 26 millions de femmes venant de pays tiers. Celles-ci sont surtout originaires de Pologne (5,7%), de Roumanie (5,4%), de Turquie (4,8%), du Maroc (4,3%), de Russie (3,4%), d’Algérie (2,7%), d’Inde (2,1%), d’Albanie (1,9%), de Chine (1,8%), d’Ukraine (1,7%), du Kazakhstan (1,6%) et du Brésil (1,5%).

En France, où en 2013, selon l’ONU, les immigrées étaient au nombre de 3,8 millions sur 7,4 millions d’immigrés (51,5%), elles venaient principalement d’Algérie (16,8%), du Maroc (11,3%), du Portugal (8,3%), d’Italie (5%), d’Espagne (4,5%), de Tunisie (4,4%), d’Allemagne (3,9%), de Turquie (3,3%), du Royaume-Uni (2,5%), de Belgique (2,4%), de Madagascar et de Pologne (1,9%). Pour la même année, l’INSEE enregistrait des chiffres globaux inférieurs à ceux de l’ONU (5,7 millions d’immigrés, dont 2,9 millions de femmes) qui faisaient apparaître que les Espagnoles, Allemandes, Polonaises, Chinoises, Russes, Camerounaises, Malgaches, Belges et Vietnamiennes étaient plus nombreuses que leurs concitoyens masculins.

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