Le bouleversement mongol

Attaque des Mongols - © Hexapolis.com

Après la fin de la domination des Tang (907), la Chine connaît une période d’éclatement en plusieurs royaumes qui va durer un demi-siècle, avant que la puissante dynastie des Song (960-1279) ne reconquière le pouvoir. Elle doit néanmoins céder les territoires autour du fleuve Jaune à la dynastie des Xia occidentaux et plusieurs provinces du Nord-Est (dont Pékin) à la dynastie Liao. Jusqu’en 1127, l’empire Song établit sa capitale à Kaifeng, occupant ainsi une grande partie de la Chine historique. Les souverains mettent l’accent sur l’organisation de l’État et sur les progrès techniques ; alors que dans le même temps la population double. En 1125, une révolte dans l’empire Liao conduit à la création de l’empire Jin qui va s’emparer deux ans plus tard du nord du territoire des Song (dont Kaifeng) et cantonnera ces derniers au Sud.

Entre-temps, vers 1100, les différentes tribus turco-mongoles de l’Asie centre-orientale (Keraïtes, Tartares et Naïmans ; cf. la carte en cliquant ici) sont en lutte perpétuelle et doivent se protéger des attaques de leurs voisins kirghizes (à l’Ouest), toungouses (au Nord) et mandchous (à l’Est).

Gengis Khan

En 1206, le chef (khan) mongol Témoudjin (1162-1227), fils adoptif d’un chef kéraïte vassal de l’empire Jin, devient Gengis Khan, le chef suprême. Il est reconnu comme tel par les clans Mongols et Tartares, grâce à ses victoires sur des adversaires puissants et à sa cruauté. Après avoir réorganisé son État en exploitant les ressources culturelles de certains des peuples soumis, il conquiert l’empire Jin (1215) et celui de la Chorasmie (1223), un immense territoire incluant la Perse, l’Ouzbékistan et le Turkménistan. Chaque campagne militaire est ponctuée de massacres inouïs, qui valent aux Mongols une réputation de guerriers redoutés.

Tandis que Gengis Khan revient en Mongolie après la conquête de la Chorasmie, ses généraux Subotaï et Djebé poursuivent les conquêtes mongoles en Géorgie et au-delà du Caucase, massacrant les Coumans (peuple turc), les Alains (peuple iranien), les Circassiens et les Lezguiens (peuples caucasiens).

Les conquêtes des successeurs

À la mort de Gengis Khan (1227), son fils et successeur, Ögödei, poursuit la politique de conquêtes. Entre 1237 et 1242 l’armée mongole dirigée par le général Batu défait, massacre et soumet la principauté de Kiev et les États russes ; puis en Ruténie (Russie occidentale) elle remporte la victoire sur les Polonais-Lituaniens et les Chevaliers Teutons. Ces triomphes lui ouvrent la voie de l’Europe centrale, où elle met en fuite les Bohèmes, les Magyars, les Croates et les Allemands, atteignant des villes très éloignées comme Vienne, Udine (Italie) et Split (Croatie) sur la mer Adriatique.

En 1243, l’Empire mongol, qui s’étend désormais de la mer Baltique à la Chine méridionale (cf. la carte en cliquant ici), se scinde en quatre khanats (royaume dirigé par un khan) : au Nord-Ouest, les steppes russes qui vont de l’Ukraine au Kazakhstan deviennent le territoire de la Horde d'or, un empire gouverné par une dynastie issue de Djötchi, fils aîné de Gengis Khan ; au Sud-Ouest, la Perse devient l’empire des descendants de Hülegü, fils de Tolui, le plus jeune fils de Gengis Khan ; au Centre, la région comprise entre la Chine occidentale et le Kazakhstan oriental devient le khanat de Djaghataï, fief des descendants de Djaghataï, deuxième fils de Gengis Khan ; à l'Est, sur un territoire qui englobe la Mongolie et la Chine, Kubilaï Khan, petit-fils de Gengis Khan, fonde la dynastie Yuan.

La fin du Califat de Bagdad

Houlagou Khan, petit-fils de Gengis Khan qui gouverne la Perse, a pour mère une Mongole chrétienne nestorienne. Lorsqu’en 1255 il entreprend la conquête de l’Irak et de la Syrie, dominés par un califat affaibli, il massacre les habitants des villes conquises, n’épargnant que les chrétiens. En 1258, il prend Bagdad et tue plusieurs centaines de milliers de personnes (entre 200 000 et 800 000, selon les sources), à l’exception des élites éduquées et des non-musulmans.

Migrations en Indochine

Chassés par les invasions mongoles, les Thaïs migrent de la Chine méridionale vers l’empire Khmer, tandis que les Dai Viets font de même à partir du Tonkin. Ces deux peuples finiront par envahir l’empire Khmer durant le XVe siècle et mettrons à sac sa capitale, Angkor, en 1431.

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