La diaspora tsigane

Arrestation d'une gitane au Danemark en 1835 - © Wilson's Almanac

Tout au long de leur histoire on ne trouve des traces écrites les concernant que dans des documents rédigés par d’autres. Ce que on sait, c’est qu’ils viennent d’Orient. Au XVIIIe siècle la linguistique les a rapprochés au sanskrit du Sindh, en Inde. Ils auraient donc migré à partir de l’Inde entre le IXe et le XIVe siècle, probablement par vagues successives, et seraient ensuite restés pendant un certain temps au sein de l’Empire byzantin.

Les documents les mentionnent en Anatolie au XIIe siècle, en Serbie en 1348, en Roumanie en 1370, en France en 1420, en Italie en 1423, en Espagne en 1425, en Pologne, en Angleterre, en Ukraine et en Russie en 1500, en Suède en 1512.

Les groupes tsiganes alternent périodes de déplacement et périodes de sédentarisation. En Irlande, Allemagne et Espagne il arrive parfois qu’ils se mélangent avec d’autres groupes nomades locaux. Par ailleurs, ils suivent également les routes de la colonisation du Nouveau Monde. En 1498, quatre Tsiganes sont à bord des navires espagnols faisant route vers les Amériques lors du deuxième voyage de Christophe Colomb. En 1538, le royaume du Portugal en expulse un certain nombre au Brésil.

Dénominations historiques

Au Moyen Âge ils s’installent surtout en Turquie, dans les Balkans, en Hongrie, en Ukraine, en Biélorussie et en Bohême, avant de prendre la route de l’Europe occidentale.

Les Tsiganes sont souvent confondus avec d’autres populations, et bon nombre de légendes fleurissent sur leurs origines. Certains les ont associés à la secte gnostique byzantine des Athynganoi (du verbe grec thyngano, « toucher », ce qui avec le préfixe a, donne : « intouchables »), d’où dérivent les termes “tsiganes”, “zingari” (en italien), “Zigeuner” (en allemand) etc. D’aucuns les ont même crus égyptiens, d’où les termes “gitans”, “gypsies” (en anglais), “gitanos” (en espagnol), “gitani” (en italien), etc. Si cette terminologie est la plus fréquente, d’autres dénominations existent, souvent en lien avec leurs activités présumées. C’est ainsi qu’en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie et en Ukraine, par exemple, les Tsiganes sont parfois appelés Kalderash, du mot roumain caldare, « chaudron ». Beaucoup de noms ont été donnés aux Tsiganes, mais ils préfèrent les termes de Roms (hommes), Manouches (en France), Kalé, Sinti (associés aux cirques), etc.

Lois anti-Tsiganes

Les raisons à l’origine des migrations tsiganes aujourd’hui encore sont souvent liées à des persécutions ou à des expulsions. En Europe occidentale, les documents relatifs aux Tsiganes concernent surtout des dispositions prises à leur encontre, assez fréquentes durant les XVe, XVIe et XVIIe siècles. En 1530, le parlement anglais promulgue une Loi sur les Égyptiens (Egyptian Act) qui vise à les bannir, les définissant comme un « peuple bizarre, se faisant appeler les Égyptiens, qui n’utilise aucun engin ni exploite aucune marchandise ; des types qui sont venus dans ce royaume, en passant de lieu en lieu, et qui font usage d’une grande subtilité et de moyens astucieux pour tromper les gens ».

En plus des expulsions et des mesures anti-Tsiganes, certains gouvernements essaient d’imposer aux Tsiganes l’abandon de leurs us et coutumes : c’est le cas en 1619 du roi Philippe III en Espagne (Cédula contra los Gitanos), et surtout, entre 1740 et 1789, des empereurs d’Autriche. En Roumanie ils sont considérés comme une marchandise par les seigneurs locaux, qui les exploitent quel que soit le type de travail.

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale les Tsiganes ont subi un sort comparable à celui des Juifs.

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