La colonisation de l’Asie (Partie II) et de l’Océanie

La Guerre de l'opium - © Green Dragon Society

La colonisation de l’Indonésie

Après l’arrivée des Portugais sur les côtes de l’Indonésie actuelle, à peine constituée (1602), la Compagnie des Indes orientales hollandaises (VOC), s’établit dans l’île de Java (1603) et fixe à Batavia ou Jakarta son quartier général. À cette époque, les îles Moluques (Ternate, Ambon, etc.) sont d’importantes productrices d’épices et aiguisent l’appétit des Européens. En 1613, la VOC chasse les Portugais des Moluques et défend l’archipel contre les incursions anglaises. Pendant plus d’un siècle, la Compagnie néerlandaise fait de ses ports indonésiens le centre d’un commerce asiatique et asiatico-européen florissant. Au cours du XVIIIe siècle, en revanche, les Néerlandais subissent plusieurs échecs militaires de la part des Chinois, des Indiens et surtout des Anglais. En 1788, la VOC fait faillite suite au conflit anglo-néerlandais de 1780-1784 dans le contexte de la guerre d’indépendance américaine, soutenue par les Pays-Bas.

Après la parenthèse napoléonienne, qui met fin à la République des Provinces-Unies (1795), le royaume des Pays-Bas reprend ses colonies en Indonésie et les étend en conquérant des terres dans les grandes îles. En 1824, un accord entre les Pays-Bas et le Royaume-Uni reconnaît la domination des Néerlandais sur l’Archipel, à l’exception de la partie septentrionale de Bornéo, et la renonciation de ces derniers aux colonies présentes et futures en Inde, en Malaisie et à Singapour.

L’Indochine française

Au cours du XVIIe siècle le sud du Vietnam est évangélisé par des missionnaires portugais, espagnols et français. Les Vietnamiens et Cambodgiens convertis sont victimes de plusieurs vagues de persécutions. En 1848, une répression anti-chrétienne orchestrée par l’empereur vietnamien Tu Duc devient le prétexte pour une intervention humanitaire des navires de Napoléon III, qui, en 1858, accostent à Tourane, sur la côte orientale du Vietnam. De là, les Français font irruption dans le delta du Mékong et contraignent Tu Duc à leur céder un territoire appelé Cochinchine (1862). Poussées par des intérêts commerciaux et jouant sur les disputes ethniques, les armées françaises prennent progressivement possession des territoires de la péninsule en créant des protectorats indochinois, jusqu’à l’instauration, en 1887, de la nouvelle colonie, baptisée Union indochinoise, qui inclut le Cambodge, le Laos (depuis 1893), la Cochinchine, l’Annam et le Tonkin.

Les guerres de l’opium en Chine

En 1644, en Chine, une révolte de militaires mandchous contre les Ming (la dynastie qui avait supplanté les Yuang Moghols en 1368) conduit la dynastie Qing (à l’origine du nom actuel du pays) au pouvoir. À cette époque l’empire chinois compte déjà 400 millions d’habitants.

À partir de 1830  le pouvoir de la dynastie s’affaiblit, tandis que la consommation d’opium, répandue par les Portugais, est en augmentation. C’est pour cette raison que les Anglais, les Français, les Néerlandais et les Russes, producteurs d’opium, entendent obtenir le monopole du commerce de celui-ci en Chine.

La première guerre de l’opium (1839-1842) entre les Anglais et l’empire chinois se solde par une victoire des premiers, qui,  par ailleurs, imposent aux Chinois la cession de Hong Kong.

Durant la révolte des Taiping (1850- 1864), en 1857 les Anglais, les Français et les Américains, afin d’obliger les Chinois à ouvrir des ports commerciaux et à accorder aux Européens une série de privilèges, bombardent Canton : débute alors ce qui sera appelé la deuxième guerre de l’opium (1857-1860). Cette nouvelle victoire des envahisseurs permet l’ouverture de comptoirs à nombre de pays du Vieux Continent. Par la suite, l’impératrice Cixi (1860-1908), tout en essayant de moderniser le pays, assiste au déclin progressif de son empire suite aux contentieux avec la France pour l’Indochine, avec le Japon pour la Corée et à la révolte des Boxers (1898-1901). En 1911, Sun Yat Sen fondera la République chinoise.

Ouverture forcée des relations entre le Japon et les « Occidentaux »

À partir de 1192, le Japon est gouverné par des généraux ou dictateurs militaires dits shogouns, dans un contexte féodal qui se maintien en l’état jusqu’en 1868.

Vers la fin du XVIe siècle les Portugais entretiennent des échanges avec le shogounat et introduisent au Japon des missions catholiques.

Après 1603 le siège du shogun devient Tokyo et à partir de 1639 celui-ci mène une politique de fermeture du pays au monde (dite sakoku) surtout à l’encontre des Européens. Ces derniers peuvent néanmoins demeurer dans l’île artificielle de Dejima près de Nagasaki, où les Portugais d’abord et les Néerlandais ensuite ouvrent des comptoirs.

Le 31 mars 1854 le commodore américain Matthew Perry, par la menace de ses canonnières à vapeur au large de Tokyo, force le Japon à s’ouvrir à l’Occident, en faisant signer au shogun Tokugawa la Convention de Kanagawa. En 1864, le shogunat disparaît du pays du soleil levant et l’Empire de la dynastie Meiji est restauré.  Le Japon entame depuis un processus de modernisation sur le modèle britannique.

Découverte et colonisation de l’Australie et de la Nouvelle Zélande

Bien qu’au cours des XVIe et XVIIe siècles les Portugais (probablement) et les Néerlandais avaient déjà découvert l’Australie et la Nouvelle Zélande (notamment, dès 1642, grâce aux expéditions de l’explorateur Abel Tasman pour le compte de la VOC), ce sont les Anglais qui s’y intéressent concrètement après les voyages de James Cook entre 1768 et 1771.

L’Angleterre « réclame » la première ces territoires et le politiquement correct de l’époque exige que la prise de possession s’effectue par l’acceptation d’un protectorat de la part des autochtones, censés accepter qu’une puissance supérieure les protège et les administre. Si les Anglais ne proposent pas de convention aux aborigènes australiens (Cook avait affirmé que le continent était inhabité), ils stipulent, en revanche, avec les Maoris néo-zélandais le Traité de Waitangi (1840) en deux langues aux contenus quelque peu différents : si la version anglaise parle de l’acceptation de la colonie britannique et de la vente des terres aux étrangers, la version maori semble plutôt faire référence à un droit de séjour des Anglais, auxquels serait accordé un simple droit d’usage des propriétés. La Nouvelle Zélande est ainsi colonisée progressivement par les Anglo-Saxons via la New Zealand Company.

Quant à l’Australie, en 1788 le gouvernement britannique décide d’y établir une colonie pénale. 1 030 hommes débarquent alors pour la première fois à Port Jackson (= Sydney), dans une province aussitôt dénommée « Nouvelle-Galles du Sud ».

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