D’autres figures de migrants forcés

Personnes déplacées en Colombie - © Fotonoticias

Demandeurs d’asile

On appelle “demandeurs d’asile” les personnes qui, ayant quitté leur pays d’origine, se trouvent dans un autre État où elles ont déposé une demande de protection, soit internationale (statut de réfugié, protection subsidiaire), soit nationale (asile territorial), et qui sont en attente d’une décision officielle.

En Europe, jusqu’au milieu des années 1980 cette appellation n’avait pas cours, les taux de reconnaissance de la qualité de réfugié étant très élevés (supérieurs à 95 %). À partir du moment où le nombre de personnes en quête de protection internationale s’est accru et où les politiques migratoires nationales et européenne se sont durcies, les autorités publiques ont tenu à marquer de plus en plus la différence entre les personnes en cours de procédure (demandeurs d’asile) et les personnes ayant obtenu une forme de protection (réfugiés, bénéficiaires de la protection subsidiaire). De la sorte, on est passé d’une logique selon laquelle un demandeur d’asile était un réfugié potentiel, à une autre, selon laquelle le demandeur d’asile est un débouté potentiel.

À la fin de 2014, le nombre de demandeurs d’asile était évalué à quelque 1 000 000 de personnes.

Personnes déplacées

On appelle “personnes déplacées” les personnes qui doivent quitter durablement leur lieu de résidence en raison de situations de violence généralisée, de troubles graves ou de guerres civiles, mais qui ne franchissent pas pour autant les frontières de l’État auquel elles ressortissent. Elles restent donc placées sous la protection - souvent fort théorique - de cet État. Si ce dernier le souhaite, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), peut intervenir sur place pour, en coordination avec d’autres agences des Nations unies, assurer la gestion de camps et fournir les éléments essentiels à la survie des personnes déplacées : nourriture, structures sanitaires élémentaires, soins de base, scolarisation des enfants, etc.

À la fin de 2014, le nombre de personnes déplacées était évalué par le HCR à quelque 33 300 000 personnes.

Migrations environnementales

La dégradation de la situation climatique et environnementale de la planète en raison de phénomènes de pollution, d’augmentation de gaz à effet de serre et de réchauffement climatique engendre de plus en plus de déplacements de populations.

Qu’il s’agisse de la montée du niveau des océans, de coulées de boue, de fonte des glaces, d’inondations, etc., des groupes importants de personnes sont obligés de quitter leur lieu de résidence de façon définitive (évacuation d’atolls par exemple) ou pendant des périodes de durée variable (graves inondations par exemple).

Si certains n’hésitent pas à parler alors de “réfugiés environnementaux” ou “climatiques”, d’autres sont réticents à l’égard de l’emploi du terme “réfugiés” parce que la question de la protection juridique nationale (cf. la fiche “Réfugiés”) n’est pas à l’ordre du jour. Pour ceux qui considèrent que la question relève de la problématique des réfugiés, il conviendrait soit de procéder à un élargissement de la définition de la convention de Genève de 1951, soit de mettre au point une convention internationale pour assurer la protection des victimes de catastrophes climatiques et environnementales.

Par ailleurs, certains chercheurs critiquent l’appellation même de “réfugiés environnementaux” ou “climatiques”, car ils considèrent qu’elle tend à masquer les raisons politiques, sociales et économiques de ces déplacements de populations.

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